Henry George (1839-1897) était un économiste et réformateur social américain, connu pour sa théorie de l'impôt unique sur la terre. Son ouvrage majeur se nomme “Progress and Poverty” (1879).
L’auteur y explore les inégalités économiques et propose de taxer la valeur foncière pour financer les services publics au lieu d’imposer directement le travail et le capital.
Il considérait que la terre comme un don de la nature. Elle ne devait donc pas être propriété intégrale des individus. Il proposait un impôt sur la valeur foncière afin d'éliminer les rentes des propriétaires terriens.
Il se trouve que nous avons quelques géorgistes en France, dont un qui semble particulièrement virulent à l’égard des anarcho-capitalistes.
PS : l’audio ci-dessus vous offrira un aperçu plus complet du géorgisme et de sa critique anarcho-capitaliste tandis que le texte ci-dessous démonte méthodiquement un texte du Parti Georgiste Français.
Le “Parti Georgiste Français” a donc souhaité “debunker” ce qu’il nomme le “dogme ancap” sur X. Intéressant ! Cela me donne l’occasion de lire un géorgiste et de constater ce qu’il pense et perçoit de la doctrine anarcho-capitaliste.
Le texte est incisif, voir franchement vindicatif (je vous laisse le lire entièrement si vous le désirez). Drôle d’approche, mais j’accepte ! Comptez sur moi pour répondre avec le même mordant, tout en restant parfaitement rigoureux sur le fond.
Allons-y !
"La secte ancap (oui c'est une secte) affirme que l'on doit abolir toutes les institutions étatiques (police, justice, armée, etc.) dans l'espoir que, par l'opération du Saint-Esprit, de gentilles 'agences de sécurité' bienveillantes émergeraient spontanément pour assurer la sécurité des individus et appliquer le sacro-saint NAP."
💬 Réponse : L’anarcho-capitalisme ne repose pas sur un "espoir mystique" comme mentionné, mais sur une démarche axiomatico-déductive. Nous partons de deux axiomes :
l’axiome de l’action humaine en économie (Mises)
l’axiome de l’argumentation en droit (Hoppe)
Je recommande à chacun de visionner la série “Au Coeur de la Liberté” pour se mettre à jour sur ces notions.
Sur l’aspect régalien, il est déjà bien documenté et observable que des alternatives privées aux services étatiques existent et fonctionnent (prenez simplement l’exemple de la sécurité privée). L’État n’a pas le monopole de la sécurité, il a le monopole de l’extorsion sous couvert de sécurité. Notez par ailleurs le mot “gentilles”, utilisé pour discréditer l’argumentaire anarcho-capitaliste. Dès le début, on sent que l’auteur n’a que peu de notions libertariennes. Le marché n’est pas affaire de “gentillesse”.
"Ils postulent que la concurrence est toujours une bonne chose donc ils croient qu'il faut aussi rechercher la concurrence des armées."
💬 Réponse : La concurrence, c’est la Liberté. La concurrence est signe que chacun est en mesure de se lancer sur le marché. Visiblement, cela poserait problème à ce géorgiste ? Pourquoi cette panique ?
La concurrence du régalien est souhaitable comme n’importe quelle autre concurrence. L’auteur craint sans doute un phénomène de guerres permanentes (soit précisément ce qui se passe actuellement dans le monde, l’a t-il remarqué ?).
Cela montre bien qu’il ne voit pas que le pouvoir est le problème, pas la concurrence. Les faiseurs de guerres sont les États, pas les entreprises. Rappelons par ailleurs que toute entreprise doit servir ses clients pour rester en lice sur le marché.
Une entreprise de sécurité qui prendrait le risque d’attaquer perdrait donc instantanément ses clients et se retrouverait en conflit avec le reste des entreprises de même nature. Je suis à peu près persuadé que notre géorgiste n’a pas vu le rôle de dissuasion par la concurrence.
"Déjà, ai-je besoin de préciser que la concurrence entre agences de sécurité dans un contexte étatique où elles sont soumises à la loi, ce n'est pas la même chose que la concurrence entre armées indépendantes, par définition non soumises à la loi ?"
💬 Réponse : L’auteur présuppose que l’État est une entité neutre qui garantirait une "loi objective”, ce qui est faux. L’État crée et interprète la loi selon ses propres intérêts. Notre géorgiste part donc d’un cadre étatique d’emblée positif et protecteur, pratique !
Quand on ne reconnaît pas l’agression systématisée par l’État à la base, le reste ne peut pas suivre. L’État est irréfutablement une mafia qui viole la souveraineté individuelle. Il ne rend pas de services sur le marché. Il monopolise la violence, lève l’impôt et crée le droit. Que faut-il de plus à ces gens pour reconnaître leur bourreau ?