Voyez-vous ce tweet? Il m’a donné l’occasion d’écrire un mot sur le socialisme, tant décrié par les libertariens. À en croire ce tweetos, le fait que l’État permette à certaines entreprises d’offrir des services de réparation gratuit n’aurait rien à voir avec le socialisme…
Mais qu’en est-il vraiment?
Voilà ma réponse à son tweet, qui fera en même temps office d’article :
“Soyons rigoureux.
1/ Déjà, tu pourrais nous donner une définition, plutôt que réagir en disant que l'opposition n'y comprend rien, non?
2/ Et puisque je te demande d'être rigoureux, je vais essayer de l'être. Le socialisme, tout comme le libéralisme, ce n'est pas binaire. Il n'y a pas le "vrai socialisme" d'un côté, et tout le reste qui n'est que mensonge.
Non, tout est question d'échelle. La posture binaire est bien pratique puisqu'elle permet de tout rejeter en bloc. Il faut revenir aux concepts de base pour décrire la réalité sans faire (trop) d'erreurs.
Il est manifeste qu'un socialiste cherche à réduire le rôle de la propriété privée et à mettre en commun les moyens de production. On peut donc dire que fondamentalement, le socialisme se construit contre la propriété privée. Jusque-là on est bon?
Pour reprendre l'exemple ici, cette mesure de réparation de chaussures implique expropriation, spoliation (imposition pour financer le service et redirection des ressources vers ce service spécifique) et coercition (utilisation de l'autorité étatique pour collecter des impôts et fournir le service).
Voilà ce qui constitue l'agression de propriété privée à la base. Si cela ne va pas dans le sens de la propriété privée (son respect), alors cela va dans le sens inverse (son déni), c'est-à-dire dans le sens de plus de socialisation des moyens de production.
Alors j'entends bien que ce n'est pas vraiment ce que tu as en tête quand tu entends "socialisme", sauf que factuellement il y a bien un déni de la propriété privée qui s'active pour faire exister ce type de service.
C'est moins franc que de la pure saisie de biens privés, mais il n'empêche que c'est une expropriation indirecte par destruction du capital et violation du consentement individuel.”