Cet article est un modeste condensé du remarquable article de Jan Krepelka sur https://laissez-faire.ch/, à retrouver ICI.
J’aimerais débuter cet article par une réflexion amusante, mais surtout pertinente: sur le plan du droit, nous n’avons aucun devoir de mourir.
Nul n’a le droit de nous y contraindre. Nous pouvons faire ce que bon nous semble pour nous protéger de la maladie, du vieillissement, de la douleur… et qui sait, de la mort? Évidemment, cela suppose que nous autorisions ce même droit aux autres.
1. La vraie menace
Ensuite, parlons de la menace actuelle pour l’Humanité. Qui nous met concrètement en danger? Les États et leurs gouvernements successifs.
La destruction totale de l'humanité n'est possible que par le gouvernement. Les génocides n’ont eu lieu que par les moyens déployés par les gouvernements.
Les deux guerres mondiales du XXème siècle sont le fruit de la force politique; la bombe atomique a été lâchée par un gouvernement.
Les politiques socialistes, inflationnistes, interventionnistes… sont toutes le fruit de générations d’hommes d’État.
Mais sans gouvernement, qui mettrait l'humanité en danger ? Des hommes individuels, de petites communautés? Oui, tout cela est possible, car la nature étant ce qu’elle est, aucun libéral ne prétend que la violence peut s’éradiquer.
En revanche, tout libéral doit dénoncer et s’opposer à l’institutionalisation de la violence. Il y a une NETTE différence entre la violence comme manifestation de l’existence et sa légitimation totale par la présence des institutions publiques.
2. Première étape
Pour viser l’homme 2.0 voir l’immortalité, la première étape est de ne pas se faire tuer. Il est donc primordial de se séparer d’abord de ceux qui peuvent nous tuer:
désarmer les gouvernements, représentants de la violence légale
armer les individus, qui sont légalement responsables de leurs actes
La seule garantie contre la spoliation et la violence permise par le contrôle de la force policière/armée est un système antipolitique, décentralisé et fondé sur le droit privé : abolition de tous les États, individus armés et agences de défense privées.
Une population armée complique terriblement les choses pour l’envahisseur potentiel. L’idée même de génocide devient improbable. Elle protège un pays des dictateurs, des gouvernements abusifs, des prises de pouvoir de groupes radicaux etc.
Cela n’arrivera jamais sans y travailler d’abord intellectuellement ni sans initiatives privées. On ne fait jamais du possible une réalité en discutant des choses dans l’entre-soi, sans volonté de conquête des esprits.
3. Autour de l’évolution génétique
Le libéralisme est la seule philosophie qui prend au sérieux l’unique entité pensante et agissante : l’individu. Toute autre philosophie sociale ne peut mener que dans une seule direction : le déni de l’individu.
On ne parlerait pas de droits légitimes sans individus. Ainsi, s’opposer aux droits individuels signifie toujours s’opposer aux individus, et en dernière instance, à soi-même. Le socialisme n’est alors pas une “alternative” au libéralisme intégral: il est une alternative à la vie elle-même, donc l’assurance de la mort.
Ensuite, tout ordre fondé sur le respect de nos droits légitimes suppose application du droit naturel, d’où découle le principe de non-agression, émanant lui-même de la propriété privée.
Ainsi, de nouvelles différences génétiques entre humains n’auraient pas de pertinence dans un ordre libertarien. Les évolutions liées à la génétique n’ont en soi rien à dire sur le plan du droit. Autrement dit, évoluer génétiquement n’est PAS une agression.
4. Autour de l’égalité
L’égalité est un concept vide de sens, sans pertinence pour un libéral conséquent. Incarnée politiquement, elle suppose toujours à un endroit la coercition. Seule la liberté est concrète et non violente.
Bien sûr, le transhumanisme implique que certains pourront s’améliorer encore plus alors qu’ils sont déjà considérés comme l’élite sur Terre. Les personnes intelligentes deviendront encore plus intelligentes grâce aux progrès technologiques et scientifiques, qui supposent l’amélioration génétique.
Mais n’oubliez pas, l’économie est un jeu à somme non nulle. Le progrès profite à tous en bout de course. Les progrès transhumanistes ne seront d’abord disponibles que pour certains, mais le plus grand nombre finira par en profiter, d’autant plus vite si le marché est laissé très libre.
5. La voie royale: laissez-faire
Nous l’avons vu, le transhumanisme en soi n’est PAS le sujet central. Avoir un débat “pour ou contre” est déjà peine perdue.
Les questions sont toujours : qui est un être individuel doté de droits? Et donc, qui peut décider de quoi, et pour qui? Tout cela se réduit toujours à une seule et unique chose: la gouvernance. Toute question sociale s’y rattache.
La théorie des droits de propriété telle que posée par les libéraux conséquents est à ce jour le meilleur point de départ pour embrasser cette question de la gouvernance.
Le cadre est cohérent pour règler toutes les questions de droits entre ayants-droits, puisque c’est la seule philosophie qui débute de l’individu et qui souhaite nous faire penser à travers lui.
Conclusion
Le transhumanisme sera sans doute une composante majeure de notre futur. Le laissez-faire est sa justification éthique, mais aussi son cadre juridique.
Toute autre approche est illusoire, car elle sera de près ou de loin un déni de l’individu. Espérer que ceux qui nous appauvrissent déjà puissent nous permettre d’atteindre l’objectif si ambitieux de la vie prolongée voir de l’immortalité relève de l’aveuglement.
Les transhumanistes ne peuvent pas attendre quoi que ce soit de l’État. La liberté d’agir pour tenter d’atteindre l’immortalité ne sera pas comblée en bafouant le droit naturel des individus que nous sommes.
Il ne s’agit pas de conquérir les personnes, mais bien notre nature et celle qui nous entoure, et voilà pourquoi le laissez-faire donne donc les moyens au transhumanisme de réaliser tous ses défis.