Introduction
Comme n'importe quel problème social, si vous le pensez en étatiste et utilitariste, vous vous retrouverez avec des pour/contre sans jamais pouvoir trancher. Revenons au droit de propriété pour raisonner sur cette question.
Le droit de propriété
Tout propriétaire devrait être le seul à pouvoir définir les règles sur ce qui est autorisé ou non dans son établissement (intérieur + extérieur), dont l'acte de fumer. La gestion des conflits sociaux et l'expression des choix ne trouvent une réponse claire qu'à travers les droits de propriété. Où suis-je ? Qui décide ici ? Quelles sont les règles ?
Sur le marché, les clients seront libres de choisir les établissements qui correspondent à leurs préférences. Si un propriétaire décide d’autoriser la cigarette en terrasse et que cela déplaît à une partie de sa clientèle (tabagisme passif, odeurs etc), celle-ci ne fréquentera pas le lieu et se reportera dans un établissement anti-tabac.
Notez bien qu'avec les droits de propriété, il n'y a plus lieu de dire qu'on "subit le tabac des autres". Non non ! Vous SAVEZ que le lieu est pro-tabac sur sa terrasse, vous en assumerez les conséquences. La Liberté implique nécessairement la responsabilité individuelle.
Santé publique & risque
Ensuite, l'argument de la santé publique est typique de la justification collectiviste. Il y aurait un danger pour le "groupe social France" que seul l'État peut gérer. Un tel raisonnement viendra nécessairement empiéter sur la propriété privée et détruire la responsabilité individuelle. Le risque vous appartient toujours, qu'on parle du fumeur ou du non fumeur qui reçoit la fumée.
Chaque individu est libre de prendre des décisions pour lui-même, y compris celles qui pourraient avoir un impact négatif sur sa santé. Il appartient à chacun d'entre nous de juger des risques qu’ils souhaitent prendre. Si vous n'êtes plus maître de vos risques, alors vous n'êtes plus maître de votre corps ni de vos choix.
L’argument utilitariste de la santé publique est une justification pour accroître l'ingérence étatique. C'est une manière pour l'État d'intervenir plus tard pour les mêmes raisons dans de nombreux autres domaines qui touchent à notre santé (ex : alimentation, alcool etc), créant ainsi une société de plus en plus réglementée.
En fait, il n'y a pas de "santé publique". Il y a la santé de chacun. Nous sommes évidemment en mesure d'observer des phénomènes de société, mais toute tendance est l'expression d'une multitude de choix individuels similaires. Revenez toujours à l'individu, ou vous succomberez à la confusion méthodologique, avant de valider le collectivisme et le dirigisme.
Si la cigarette est dangereuse (et visiblement, nous avons tous les éléments pour montrer qu'elle l'est), alors c'est aux entreprises de la santé et aux individus de communiquer sur ses effets néfastes. Nous changeons le monde par les idées, par la culture, par l'éducation. La transformation des esprits se fait par l'échange entre adultes, en toute civilité.